La plupart d’entre nous se souviennent de l’émission télévisée Les belles histoires des pays d’en haut et du célèbre Curé Labelle, Sous-ministre à la colonisation. Ce dernier avait effectué des démarches pour que Basile Fourchu et son épouse, surnommée La Schol, obtiennent la terre gratuite à laquelle ils étaient admissibles après la naissance de leur douzième enfant.
Cette émission nous révélait une réalité de l’époque : la Loi Mercier de 1890, aussi connue sous l’appellation de Loi des Douze Enfants. Voyons en quoi consistait cette loi et comment quelques familles marievilloises ont pu en bénéficier.
La Loi
En 1890, le gouvernement d’Honoré Mercier vote une loi intitulée Acte portant privilège aux pères ou mères de famille ayant douze enfants vivants (53 Vict., chap. 26). Cette loi accorde gratuitement cent acres de terres publiques aux parents de douze enfants vivants ce qui constitue à la fois une récompense, une aide et un incitatif pour les familles nombreuses. Le programme comportait toutefois certaines restrictions.
Plusieurs familles connaissaient des problèmes considérables dans le choix des lots qui leur étaient accordés, les terres vacantes de la Couronne étant souvent situées trop loin de leur lieu de résidence. À partir de juin 1904, une modification importante est donc apportée au programme : on peut choisir une terre ou une prime de 50,00 $.
En mai 1905, une nouvelle loi abolit les concessions de terre et les primes aux familles de douze enfants et plus (5 Ed. VII, chap. 16), mettant ainsi fin à ce programme d’aide gouvernemental.
Des familles Brière
Malgré la complexité qu’une telle démarche représentait à l’époque, trois familles Brière ont pu respecter les exigences du programme gouvernemental et se prévaloir des privilèges accordés par cette loi. Il s’agit de :
- David Brière et Marie-Louise Beaupré
de Valmont, Comté de Champlain, 12 enfants nés et 12 enfants vivants, soit 9 garçons et 3 filles - Séraphin Brière et Adeline Boyer
de Saint-Clément, Comté de Beauharnois, 12 enfants nés et 12 enfants vivants, soit 7 garçons et 5 filles - Xavier Brière et Adèle Longpré
de Notre-Dame du Laus, Comté d’Ottawa, 12 enfants nés et 12 enfants vivants, soit 7 garçons et 5 filles
Des descendants
Ces ancêtres ont passé à travers les difficultés de la vie à leur époque. Ils sont à l’origine d’une nombreuse progéniture et leurs descendants portent différents patronymes, compte tenu des alliances des filles. Êtes-vous du nombre ?
Sources : Noms de 3400 familles de douze enfants vivants, Département des terres, mines et pêcheries, Dumais, 1904 – Volume 1, page 35 (Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, cote Out 145); Jean-Noël Dion; Bibliothèque et Archives nationales du Québec.