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Parmélia Brière a marqué l’histoire par son importante contribution à la famille Lepage qui détiendrait le record de la famille la plus nombreuse du Québec. Elle est la mère de 15 des 42 enfants de Jean-Baptiste dit Pierre Lepage.

Premier mariage

Jean-Baptiste Lepage est âgé de 21 ans lorsqu’il épouse Rose-de-Lima Campeau à Montréal en novembre 1891. Le couple aura cinq enfants avant que la jeune femme de 28 ans ne décède en donnant naissance à son sixième bébé, en 1903.

Deuxième mariage

Le 2 mai 1905, à Montréal, Jean-Baptiste épouse en secondes noces Parmélia Brière, fille de Guillaume Brière et de Salomée Desjardins, descendante de l’ancêtre Jean Brière. Cette union est encore plus prolifique puisque Parmélia lui donne quinze nouveaux enfants. Peut-on imaginer la vie quotidienne et l’ampleur de la tâche pour cette jeune maman ! Et le malheur frappe encore. Notre « cousine » décède prématurément à l’âge de 32 ans, apparemment emportée par la grippe espagnole. Parmélia laisse de nombreux orphelins mais aussi le souvenir d’une « très très bonne personne ».

Jean-Baptiste trouvera-t-il une femme assez courageuse pour prendre la relève ? Poursuivra-t-il son œuvre de revanche des berceaux ? Bien sûr !

Troisième mariage

Il se marie une troisième fois, en novembre 1919, à Saint-Colomban, avec Rose-de-Lima Francoeur, de 28 ans sa cadette. Cette dernière complète la famille en y ajoutant pas moins de vingt et un enfants, incluant des quintuplés. Le dernier bébé naît le 23 octobre 1940, Jean-Baptiste est alors âgé de 70 ans et la maman a 42 ans.

Père doux et travailleur

L’époux de Parmélia Brière  était un colosse dépassant les 6 pieds et pesant plus de 340 livres. Dans le village de Saint-Colomban, il était agriculteur, couvreur, ferblantier, plombier et même embaumeur. Il travaillait d’une noirceur à l’autre sans réussir à répondre à tous les besoins de sa famille. Malgré sa très nombreuse progéniture, il n’a jamais eu de terre gratuite comme le voulait la Loi des douze enfants. Il n’a pu toucher que quelques chèques d’allocations familiales dont le programme a débuté en 1945.

Bernard, le cadet des fils, déclare : « Même si nous étions pauvres, mon père était recevant et tous les enfants du village l’appelaient pépère Lepage. Il aimait bien la bière et adorait les huîtres. Il avait des mains larges comme des battoirs et il chaussait des 16 ou 18. ». Suzanne, son épouse, raconte que les enfants allaient se baigner dans le « petit cric » sur la terre de Monsieur Lepage, le voisin de son grand-père Villeneuve. « Je n’ai jamais reçu une tape de mon père » dit Bernard, mais on l’a déjà entendu dire « Mes p’tits viarges ! ».

L’écart d’âge entre certains enfants était important et, comme les plus vieux quittaient jeunes la maison pour aller travailler, plusieurs d’entre eux n’ont jamais vécu ensemble. Bernard avait 70 ans de différence avec son père et, à son époque, ils étaient encore quatorze à table. Ces deux facteurs ne favorisaient pas le rapprochement père-fils et Bernard se dit triste d’avoir si peu de souvenirs de son père.

Décès

Jean-Baptiste Lepage s’est éteint le 19 septembre 1948 à l’âge de 77 ans. Rose-de-Lima Francoeur suivra sont époux dans la tombe huit mois plus tard.

Descendance

La plupart des enfants sont nés et ont vécu sur le chemin de la Rivière du Nord à Saint-Colomban des Laurentides. C’est près de cet endroit que s’est tenu un important rassemblement familial, le 10 octobre 1998. On soulignait alors le 50e anniversaire du décès de ce proléfique québécois, marié trois fois et père de 42 enfants (43 selon certaines sources). Les descendants de Parmélia et ceux des deux Rose-de-Lima ont tissé des liens étroits et les retrouvailles sont joyeuses chez les Lepage.

Parmélia Brière et son époux ont largement fait leur part pour sauver la race canadienne-française. Plusieurs descendants de cette célèbre famille portent la marque Brière dans leur bagage génétique. Leur courage suscite notre admiration.

Merci à Annette Sévigny-Lepage, à Bernard Lepage et son épouse Suzanne Villeneuve ainsi qu’à Raymond Aubry pour leur précieuse collaboration à cet article.