Denis Brière
Depuis quelques années déjà, j’ai amorcé des recherches afin de retracer mes ancêtres et de reconstituer les principales étapes de l’histoire familiale. Grâce à ce site Internet, je peux maintenant partager mes trouvailles. Voici donc les principales étapes de la vie en Nouvelle-France du premier Brière qui s’y est établi.
Denis Brière était le fils de Denis Brière et Jacqueline Pérot (aussi nommée Jacquette Frérot). Il serait né en France vers 1632, âge estimé à partir des déclarations contenues dans les recensements effectués en Nouvelle-France en 1666 et 1667. Les recherches se poursuivent afin de retrouver son acte de naissance / baptême et d’autres informations sur sa famille en France.
Il était de Ste-Marguerite-sur-Duclair, près de Rouen, département de la Seine-Maritime (#76), en Haute-Normandie. Les registres de la paroisse du 26 juillet 1634 confirment la présence de la famille à l’époque puisqu’on peut y lire l’acte de baptême d’Anne De La Brière, soeur de notre ancêtre Denis.
L’auteur Michel Langlois situe son arrivée en Nouvelle-France vers 1655, ce qui semble plausible puisque les français s’engageaient alors pour trois ans et, leur contrat étant respecté, ceux qui le désiraient pouvaient s’établir et fonder une famille, ce que Denis fait en 1658. Il est donc le premier Brière à s’établir dans la colonie.
C’est donc un jeune homme de 23 ans qui aurait entrepris la traversée vers l’espoir que la Nouvelle-France offrait à l’époque pour échapper à la famine et à la vie de misère qui subsistaient dans la mère patrie.
Mariage
Denis a 26 ans lorsqu’il épouse, à l’église Notre-Dame de Québec, le mercredi 8 mai 1658, Françoise Bigot, âgée de 27 ans, fille de Jean et Thomine Chastel mais aussi veuve de François Guillebout. L’acte de mariage fait état de la présence à cet événement de Jean Juchereau, seigneur de Maure, Jacques Maheu et Pierre Chapeau. Le célébrant est un prêtre sulpicien qui inscrit au registre «…Je Gabriel de Queylus ay marié avec les solennités ordinaires en cette Eglise parroissiale Denys briere…et francoise bigot… ».
Voir la biographie de « Françoise Bigot, épouse de Denis Brière »
Il se retrouve ainsi responsable d’une épouse et des trois jeunes enfants issus du premier mariage de ce cette dernière, soit Marie-Geneviève (6 ans), Charles (3 ans) et Marguerite (1 an et demi) Guillebout.
Famille
Par son mariage, Denis succède au défunt Charles Guillebaut sur la terre que possédait ce dernier près de Sillery. C’est à cet endroit que le couple s’établit et où naissent la plupart de leurs enfants.
Au cours des seize années qui suivent leur mariage, Denis et Françoise verront naître neuf enfants, huit garçons et une seule fille.
|
Prénom |
Naissance/Baptême |
Mariage |
Décès |
1 |
Denis |
Vers 1660 |
Neuville 23-11-1688 Marie-Élisabeth Lemarier (1 enfant) |
Québec 20-06-1718 (+- 58 ans) |
2 |
Marie Françoise |
Vers 1662 |
Pointe-aux-Trembles, Neuville 27-02-1680 Michel Lemarié (11 enfants) |
St-Nicolas 08-08-1739 (+-77 ans) |
3 |
Sébastien |
Sillery 28-01-1664 |
— |
Présumé avant le 23-12-1664 |
4 |
Sébastien |
Sillery 23-12-1664 |
— |
Sillery 23-12-1664 |
5 |
Étienne |
Sillery 19-04-1666 |
— |
Sillery 19-04-1666 |
6 |
Charles |
Sillery 02-04-1667 |
— |
Présumé avant 24-04-1671 |
7 |
Jean Baptiste |
Sillery 21-05-1668 |
Notre-Dame de Québec 23-11-1712 (4 enfants) |
St-Augustin 17-10-1745 |
8 |
Charles |
Sillery 24-04-1671 |
— |
Ste-Foy 19-02-1703 (31 ans) |
9 |
Joseph |
Sillery 10-03-1674 |
À découvrir |
Après 1711 (Vivant au décès de son père) |
Première terre à Sillery
Françoise Bigot a donc occupé la terre de Sillery avec son premier mari, Charles Guillebout, puis avec son deuxième époux, Denis Brière.
– Situation de la terre
Contrairement à ce qui est mentionné dans certains documents, la terre de Charles Guillebout puis de Denis Brière ne faisait pas partie de la Seigneurie de Gaudarville mais plutôt de la Seigneurie de Saint-Michel. Toutefois, cette terre était bel et bien située près de Sillery puisqu’on retrouvait, de l’est en allant vers l’ouest, la Châtellenie de Coulonge puis les Seigneuries de Saint-Michel, de Sillery et de Gaudarville. Elle se trouvait dans l’Anse Saint-Michel à l’est de l’endroit nommé la Pointe-à-Puiseaux.
Le libellé de l’acte de concession révèle que la terre consistait en «… une habitation d’un arpent et demi de terre de front sur le grand fleuve st lauran et en proffondeur tant quelle se poura estendre ius’ques au grand chemain de la grande allée ensemble un demi arpend de terre separé dudit arpend et demy sidesus le tout size sur la terre de St Michel autrement dit puiseaux … »
On peut déjà imaginer notre ancêtre en 1663, traversant les terres de ses voisins Pierre Chapeau et Sébastien Langelier puis la Côte de l’Église afin d’atteindre la Seigneurie de Sillery, notamment pour accéder à la Mission Saint-Joseph qui dispense les services religieux. Par ailleurs, pour se rendre à Québec à la même époque, il doit en premier lieu passer le domaine du Seigneur, le Sieur De Tilly, son voisin du côté est.
– Histoire de la terre — De 1637 à 2004
L’histoire débute le 15 janvier 1637 à Paris en l’hôtel de Monsieur Fouquet, conseiller du Roi, alors que Pierre de Puiseaux se voit concéder la terre de Saint-Michel. Il y fait bâtir une maison qu’il offre au Sieur de Maisonneuve pendant l’hiver 1641-1642 et, le 23 novembre 1641, il lui cède tous ses biens pour contribuer à la fondation de Montréal. Septuagénaire et malade, il retourne en France et Maisonneuve accepte de lui remettre sa terre, ce qui est fait à Québec par un acte de rétrocession du 19 octobre 1646.
À La Rochelle en 1647, de Puiseaux vend la terre à un avocat de la colonie, Noël Juchereau Des Châtelets. Ce dernier meurt en France et c’est sa nièce Geneviève Juchereau qui en hérite. L’année suivante, à Québec, Geneviève épouse Charles Le Gardeur Sieur de Tilly qui devient propriétaire du Fief Saint-Michel. Le Gardeur accorde bientôt trois concessions, dont celle de Charles Guillebout, l’époux de Françoise Bigot. Dans l’acte notarié du 12 août 1652, Guillebout s’engage à « …bastir …une maison sur le demy arpant … y avoir feu et lieu…. payer audit Sieur de Tilly…un couple de chappons vifs …par …an au jour de la feste de Noel… ».
En 1678, le séminaire de Québec devient propriétaire de la Seigneurie Saint-Michel. La terre des Brière aurait alors été abandonnée et utilisée par le séminaire comme l’indique l’acte de vente ultérieur où on lit « …les dittes terres…Este occupée depuis plusieurs années apaccagee les moutons et autres bestiaux de leur bergerie comme sur des terres abondonnée…. ». On remarque d’ailleurs qu’en 1677 Denis Brière n’y habite plus puisqu’il se voit accorder une terre dans la Seigneurie de Maure et que le contrat de concession le dit déjà « … habitant demeurant en la Seigneurie de Maure… ».
Toutefois, ce n’est que 30 ans plus tard, soit le 30 juillet 1707, que Denis Brière, ses enfants et ceux de sa défunte épouse Françoise Bigot se présentent chez le notaire De Lacetière pour procéder à la vente de ladite terre, pour la somme de 120 livres. Le contrat précise les droits de notre ancêtre en ces termes: «… appartenant … audit denis brierre comme ayant espouse ladite bigot et aussi des travaux quil peut avoir fait sur y celle pendant leur communaute et autre droit qui luy peuvent apparteneir par son contrat de mariage…». Les acquéreurs sont « …Louis Ango De Mezeret, … superieur du seminaire des missions estrangerres de quebecq et messire francois buisson…procureur de messieurs du seminaire … ». C’est ainsi que la terre détenue par nos ancêtres pendant plus d’un demi-siècle passe officiellement aux mains du Séminaire de Québec.
Il s’écoulera 125 années avant que le séminaire accorde une concession sur le Fief Saint-Michel à l’Honorable Juge Edward Bowen dans un contrat signé le 12 décembre 1831.
Le 12 juin 1848, le Juge Bowen vend cette propriété à un groupe de notables de Québec qui en fait l’acquisition dans le but d’y aménager l’actuel Cimetière Mount Hermon, le premier cimetière de banlieue de la région de Québec.
– Invitation
Monsieur Brian J. Treggett, surintendant du cimetière, nous invite à visiter ce magnifique parc où nous découvrons une architecture monumentale des plus impressionnantes, une partie de l’histoire québécoise et une superbe vue panoramique sur notre majestueux fleuve Saint-Laurent.
Les descendants de Denis Brière et Françoise Bigot peuvent de plus toucher avec émotion cette terre foulée par leurs ancêtres il y a plus de 350 ans, cette terre riche d’histoire qui constitue leur berceau en Nouvelle-France.
Je remercie particulièrement Josée Tétreault et Jean Guy Brière pour leur précieuse contribution à mes recherches.
Confirmation et recensements
Denis Brière est confirmé à Sillery, le 6 juin 1661.
La famille vit toujours à cet endroit lors des recensements de 1666 et 1667.
Voir le texte intitulé
« Brière, Denis – Recensements 1666-1667 »
Établissement à Saint-Augustin
Le 22 août 1677, par un contrat passé devant le notaire Romain Becquet, le sieur Jean Juchereau De Laferté, seigneur de Maure, lui concède une terre de quatre arpents de front par trente arpents de profondeur.
Au recensement de 1681, Denis Brière et sa famille habitent à Saint-Augustin.
Veuvage
Son épouse Françoise décède à 75 ans, le 08 août 1706, à St-Augustin et y est inhumée le lendemain en présence de nombreux parents et amis. Jean Dubois, Jean-Baptiste Labrière et Françoise Brière, fille de la défunte, ont signé l’acte de sépulture.
Denis Brière semble avoir connu quelques problèmes avec la succession de sa défunte épouse. Une ordonnance dûment signée par l’intendant Jacques Raudot, le 09 août 1710, l’oblige à payer à Marguerite Guillebaut, fille de la défunte issue de son premier mariage, les droits qu’elle détient dans la succession de sa mère.
Testament, décès et succession
Le 01 mars 1711, Denis Brière dicte son testament au curé Michel Descormiers.
Il décède quelques semaines plus tard; ses funérailles ont lieu à la Pointe-aux-Trembles de Neuville, le 24 avril 1711, en présence de son fils Jean Labrière et quelques autres habitants de la paroisse. Son corps est inhumé dans le cimetière de Saint-Augustin.
Une ordonnance du 02 mai 1711 permet l’homologation de son testament qui est déposé au greffe du notaire Chambalon, le 28 octobre suivant.
Sa fille Françoise, femme de Michel Le Marié, conteste l’inventaire et le partage des biens et elle exige un nouvel inventaire.
Descendance
La descendance de Denis Brière et Françoise Bigot est issue principalement de trois des enfants, soit Denis, Marie-Françoise et Jean-Baptiste.
Le fils Denis et son épouse, Marie-Élisabeth Marier, n’ont eu qu’un enfant, une fille nommée Marie-Élisabeth Brière qui n’a pas de descendants.
La fille Marie-Françoise et son époux Michel Marier ont une nombreuse descendance.
La descendance portant le patronyme Brière est donc essentiellement issue du fils Jean-Baptiste et de son épouse Marie-Françoise Brassard. Les premières générations sont nées à St-Augustin et les descendants se retrouvent principalement dans les régions de la Montérégie et de l’Estrie.
Sources : Archives nationales du Canada; Archives nationales du Québec-Greffes des notaires Romain Becquet et Gilles Rageot; Archives du Séminaire de Québec; Le Terrier du Saint-Laurent de Marcel Trudel; Dictionnaire biographique des ancêtres québécois 1608-1700 de Michel Langlois; L’Histoire de Sillery 1630-1950 de P.A. Lamontagne; Histoire de Notre-Dame de Sainte-Foy de l’Abbé H.-A. Scott; Le vieux-Sillery de André Bernier (MACQ); Lieu de la mémoire collective, Le cimetière Mount Hermon à Sillery de l’Association du Cimetière Mount-Hermon; Université de Montréal-Programme de recherche en démographie historique (PRDH); Dictionnaire généalogique des familles du Québec, René Jetté; Dictionnaire généalogique du Québec ancien, Bertrand Desjardins ; Dictionnaire national des canadiens francais, Institut Drouin ; Centre d’archives du Séminaire de St-Hyacinthe inc.; Nos ancêtres (26) Le Centre de généalogie francophone d’Amérique; Fichier origine.
Des informations additionnelles seront ajoutées à cette page ultérieurement.
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