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Le patronyme « BRIÈRE » porté par la plupart d’entre nous serait une variante du nom « BRUYÈRE » d’origine. Il est parfois employé avec l’article « La » pour former La Brière ou La Bruyère.

La plante et la lande

Le patronyme « BRUYÈRE » prend sa source dans la plante du même nom: un arbrisseau des landes à tiges rameuses.

Différentes sources la définissent en les termes suivants.

Du Latin Brucus. Plante à fleurs violettes ou roses poussant sur les sols silicieux, où elles forment des landes d’aspect caractéristique. Famille des éricacées. Terre de bruyère, formée par la décomposition des feuilles de bruyère. (Dictionnaire Le Petit Larousse illustré).

Sous-arbrisseau (éricacée), à fleurs violacées, poussant sur des landes ou dans des sous-bois siliceux.  Lieu où poussent les bruyères. Terre de bruyère: légère , acide, formée de sable siliceux mélangé aux produits de décomposition des bruyères. (Dictionnaire Hachette).

– La racine du mot serait du celtique « brug » qui signifie « buisson ».

– Le nom de famille Brière proviendrait de la région de la Picardie, située sur la côte nord-ouest de la France. La belle Picardie était peuplée des races gauloises et celtiques. Les Romains gouvernèrent la Picardie jusqu’à l’an 48 avant J.-C.. Le patronyme Brière fut retrouvé en Picardie où cette famille importante s’était établie dans  Picardie, où cette famille noble reconnue avait sa place d’origine autrefois.

– Lande : du gaulois. Formation végétale de la zone tempérée où dominent bruyères, genêts, et ajoncs; terrain recouvert par cette végétation. (Le Petit Larousse Illustré).

– Le secteur où pousse la plante « BRUYÈRE » porte aussi le nom de « BRUYÈRE ». Ces landes, souvent situées sur un bord de cours d’eau, sont dotées d’un sol sablonneux et légèrement acide très propre à l’agriculture.

 

La commune

Dans l’histoire de l’Europe ancienne, fortement marquée par de nombreuses guerres, le 7e siècle, soit vers l’an 600 après Jésus-Christ, marque le début de l’histoire du patronyme. 

Nous nous retrouvons à l’époque marovingienne alors que les tribus franques et saxes se sont formées au nord de l’Europe, dans les Flandres (France, Belgique, Luxembourg, Hollande), et ont réussit à repousser les romains à l’extérieur du territoire européen. Par décrêt, ils ont pris leur place et se sont emparé des communes existantes. Puis, les francs et les saxes ont choisi les landes de bruyère pour implanter de nouvelles communes qu’ils nommaient également  « BRUYÈRE ». S’y sont aussi installé des loyaux francs sous Clovis le 1er roi des francs. 

La « BRUYÈRE » était une commune comprenant :

  • une abbaïe, les moines à cette époque jouaient un rôle de première importance, détenant la notoriété et un immense pouvoir tant auprès des autorités que des populations ;
  • une distillerie, où les moines fabriquaient et vendaient la bière, le breuvage par excellence et indispensable du temps ;
  • un temple, qui était le lieu de rencontre à l’accent religieux. 

Tout autour de ce noyau qu’était la nouvelle « BRUYÈRE », les colons s’établissaient sur des terres plus appropriées pour la culture que les zones forestières ou marécageuses; la commune se formait et grandissait. C’est donc à cette époque du 7e siècle que plusieurs lieux ont été baptisés Bruyère ou La Bruyère. 

En consultant les cartes géographiques récentes de la France, nous y retrouvons plusieurs lieux (communes, hameaux ou lieux-dits) portant encore de nos jours le nom « BRUYÈRE ».  

À titre d’exemples, citons :

  • Bruyères (Département 88, Vosges  —  Lorraine)
  • Bruyères-et-Montberault (Département 02, Aisne — Picardie)
  • Bruyère-le-Châtel (Département 91, Essonne —  Île-de-France)
  • Bruyères-sur-Fère (Département 02, Aisne  —  Picardie)
  • Bruyères-sur-Oise (Département 95, Val-d’Oise  —  Île-de-France)

Il existe également des lieux portant le nom de « BRUYÈRE » dans l’actuelle région de Liège, en Belgique, d’où essaimèrent plusieurs familles. Nous en retrouvons trois près de Orp-le-Grand où a été enterrée Alpaïde de Bruyère en l’an 705. Alpaïde de Bruyère était l’arrière-grand-mère du Roi Charlemagne.

Ancêtres du Roi Charlemagne

Alpaïde de Bruyère et Pepin de Herstal dit Le Jeune

Charles Martel et Rotrude de Tréves

Pepin Le Bref et Berthe de Laon dite au Grand Pied

Charles dit Le Grand ou Charlemagne

Roi des Francs et Empereur d’Occident

Le seigneur et son château

Les maîtres de ces lieux portaient le titre de Seigneur de La Bruyère. Ils y ont établi leurs châteaux habituellement nommés  « Château de BRUYÈRE ». 

Les habitants

De la plante à la lande et de la lande à la commune, le nom de « BRUYÈRE » a aussi été attribué aux familles qui détenaient les propriétés puis à leur descendance.

C’est ainsi que la plus ancienne trace du nom « BRUYÈRE » a été retrouvée au 7e siècle; il s’agit de Kildebrand « De BRUYÈRE », père d’Alpaïde et de Dodon.

Les Bruyère et les Brière en France

De nos jours, le  nom « Bruyère » serait fréquent dans le Nord de la France et la Loire alors que son dérivé « Brière » se retrouverait surtout dans le Centre-Ouest de la France et en Normandie

Merci à Serge Brière qui a généreusement partagé le résultat de ses recherches;  sa précieuse collaboration est grandement appréciée.