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Depuis longtemps déjà, je souhaitais retrouver plus d’une fois le patronyme Brière dans la longue liste de mes ancêtres français du 17e siècle. Je réalise enfin que je porte les gènes de trois ancêtres Brière différents, dont deux femmes, et j’en suis très fière. 

Ancêtres Brière en FranceLe premier est mon ancêtre patronymique, Denis Brière. Originaire de Sainte-Marguerite-sur-Duclair, près de Rouen dans le département de la Seine-Maritime (76) en Normandie, il épouse Françoise Bigot, à Québec, le 8 mai 1658. De cette union naissent neuf enfants; trois d’entre eux ont fondé une famille mais seul Jean-Baptiste transmettra le nom Brière à ses descendants.

La seconde est Renée Brière épouse de Denis Cloutier. Bien qu’elle n’ait pas immigré elle-même en Nouvelle-France, elle est la mère de Zacharie Cloutier, originaire de la paroisse Saint-Jean de la ville de Mortagne, au Perche, département de l’Orne (61), en Normandie. Zacharie Cloutier épouse Sainte Dupont en France, le 18 juillet 1616. Le couple immigre en Nouvelle-France vers 1634 avec cinq enfants. Tous mariés, ils ont généré de nombreux descendants. On dit souvent des québécois  « qui n’a pas Zacharie Cloutier parmi ses ancêtres ? », il m’est donc bien légitime d’ajouter « qui n’a pas Renée Brière parmi ses ancêtres ? ». 

La troisième est Jeanne-Angélique Brière, fille du bourgeois Adrien Brière et de Marguerite-Madeleine De Varennes. Elle est originaire de la paroisse Saint-Sauveur de la ville de Paris (75), cette ville lumière que nous connaissons tous. Elle épouse André Longtin en France vers 1659 et donne naissance à un fils prénommé Jérôme.

Jeanne-Angélique nous apparaît comme une jeune femme courageuse et débrouillarde qui ne craint pas de prendre des décisions. Elle immigre en Nouvelle-France en 1660, seule avec son fils, un bébé âgé d’environ un an. Connaissant les difficultés rencontrées à l’époque durant la traversé de l’Atlantique, on peut facilement imaginer que le voyage s’est avéré une épreuve au cours de la quelle l’espoir a été ébranlé par des périodes de profond désarrois. Enfin arrivée au pays, elle rencontre Adrien Sédillot dit Brisval, un québécois âgé de 20 ans comme elle. Après avoir conclu un contrat de mariage devant le notaire Audouart, elle l’épouse à Québec le 22 septembre 1661.

Durant ses 50 ans en terre d’Amérique, la vie n’a pas toujours été facile. En 1674, elle et son mari se donnent aux religieuses Hospitalières de Québec. En 1680, elle obtient de la supérieure l’argent nécessaire pour ses hardes et son passage en France afin  de retourner s’y refaire une santé. Trois ans plus tard, le couple récupère sa liberté ainsi que les biens cédés à la communauté. Après une nouvelle hospitalisation, Jeanne et son époux, âgés et incapables de travailler, se donnent au chirurgien Timothée Roussel qui devra leur verser une rente annuelle leur vie durant.  Elle décède à l’Hôtel-Dieu de Québec, le 2 juin 1711, à l’âge de 70 ans. Son époux la rejoindra dans la tombe quatre ans plus tard.

Comme aucun enfant n’est né de son second mariage, la descendance de Jeanne-Angélique Brière est celle de son fils unique Jérôme Longtin, mon ancêtre.

Si vous recherchez les racines des femmes qui vous ont précédé dans cette vie sur une douzaine de générations, vous pourriez aussi avoir la surprise de découvrir que des gouttes de sang Brière coulent dans vos veines et que nous sommes tous quelque part quelque peu  « cousins ».


Sources :  Bertrand Desjardins, Dictionnaire généalogique du Québec ancien; Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois.